DES DROSÉRAS ROUGE DE FEU À LA ROUGE FEIGNE

En bordure des trous d'eau à l'air libre des Rouges Feignes, j'ai pu trouver moult foyers de droséras, ces fameuses petites plantes carnivores, euh insectivores plutôt, qui sont très fréquentes et abondantes, dans certaines tourbières humides et acides vosgiennes. Hautes de 2 à 5 centimètres environ, lesdites droséras arborent une très intense coloration rouge écarlate et voient leurs extrémités, finies par de fines tiges d'un magnifique rouge foncé, presque bordeaux. Au bout de chacune de ces fines tiges, se trouve une boule d'une glue naturelle, appelée en langage botanique mucilage ... Ce mucilage sert à attraper et à retenir les insectes, qui viendraient malencontreusement se poser sur la droséra : un piège redoutable ! La hampe florale se replit et se referme alors doucement, puis par après, le malheureux insecte est digéré de l'intérieur, par les sucs hautement puissants et acides de la plante. À la Rouge Feigne, tourbière vosgienne sise à quelque 1129 mètres d'altitude, le randonneur passionné de botanique rare, pourra rencontrer deux types de droséras : celle à feuille ronde et celle, beaucoup plus rare, dite anglica (un hybride proche de la droséra à feuilles longues ! ).

À ce jour, le site de la Rouge Feigne constitue l'une des deux seules localisations tourbeuses vosgiennes, dans lesquelles j'ai pu dénicher la rarissime droséra anglica ...

DES TROUS D'EAU GIGANTESQUES ET IMPRÉVISIBLES

Dans une tourbière humide et acide, en règle générale, il y a un danger à ne surtout pas prendre à la légère : la présence de redoutables trous d'eau, certains étant à l'air libre, d'autres étant au contraire, bien enfouis sous un fin et fragile tapis d'herbes et de sphaignes, ces fameuses mousses vertes ou rouges, gorgées d'eau ... Lesdits trous d'eau constituent ainsi des pièges hautement dangereux, pour les randonneurs indélicats et inexpérimentés, peu ou pas habitués à évoluer dans ce type d'environnement. Le risque d'enlisement est ainsi le principal risque rencontré, en s'aventurant et en explorant une tourbière : attention donc à rester sur vos gardes, en permanence et à bien regarder au sol, où vous mettez vos pieds !

Les trous d'eau de la partie centrale de la tourbière de la Rouge Feigne, constituent de remarquables réservoirs botaniques. En effet, la végétation rencontrée aux abords des pièces d'eau à l'air libre, se montre extraordinairement riche et insolite. Au cours du printemps, le botaniste en herbe y contemplera de vastes foyers de linaigrettes houppées, ressemblant étrangement à des boules de coton. Par ailleurs, il y découvrira, au milieu des sphaignes vertes et rouges, les incroyables plantes carnivores que sont les droséras ; à la Rouge Feigne, on l'en rencontre principalement deux espèces : celles à feuilles rondes et celles, dites anglicas ... Hormis çà, la Rouge Feigne abrite les espèces botaniques suivantes : la laîche ou carex, la baie de canneberge, la rarissime andromède, le champignon des tourbières, le pin mungo, ou encore, la callune vulgaire.

UNE PHASE D'APPROCHE FINALE SAUVAGE, HASARDEUSE

La meilleure option d'accès afin d'accéder à la tourbière de la Rouge Feigne, consiste à partir à pied, depuis le lac-tourbière de Lispach (alt. 905 m). Ce haut-lieu touristique de la contrée vosgienne de La Bresse (88), est localisé dans le fin fond de la vallée de Chajoux, au-dessus de Xonrupt-Longemer et de Gérardmer. La pittoresque vallée de Chajoux, très sauvage, est très riche en tourbières humides et acides, parmi les plus remarquables d'entre elles je peux citer : Lispach bien sûr, mais aussi, la Ténine, les Faignes sous Vologne, ainsi que la Rouge Feigne.

Le sentier circulaire de l'anneau rouge, constitue le meilleur moyen, afin d'aller découvrir les principales richesses naturelles et sauvages de cette vallée glaciaire de Chajoux. En effet, ledit sentier traverse des passages rocheux très aériens et au caractère panoramique indéniable. De plus, le sentier passe par les deux plus remarquables tourbières de cette vallée : celle de Lispach sise dans le fond de la vallée et, plus haut sur un plateau boisé, celle de la Rouge Feigne ... C'est plus précisément cette seconde tourbière, l'une des plus grandes et des plus sauvages du secteur de La Bresse, que nous allons tenter d'approcher et, éventuellement, de visiter ensemble !

En approchant de ladite tourbière, force est de constater que le chemin forestier se montre extrêmement chaotique, sacrément boueux : il faudra ainsi rester très vigilant et avancer au pas-à-pas, afin d'éviter au maximum, le risque d'enlisement ... Lieu humide par excellence, le site de la Rouge Feigne regorge de champignons en tous genres. Pendant la saison estivale, les sous-bois sont copieusement recouverts de brimbelles, le terme vosgien local pour désigner les délicieuses myrtilles sauvages. L'accès à la partie centrale de la Rouge Feigne se révèle hautement hasardeux, périlleux même pour les non initiés et non habitués à ce type d'environnement, marécageux et tourbeux. Un discret panneau, indique la direction à suivre, malgré un sol défoncé et détrempé, particulièrement dangereux !

LE SITE PANORAMIQUE EN MODE VIDÉO (S)

Lieu des captures : BAVARIAFELS (promontoire d'escalade)

Localisation générale : Allemagne, Naturpark Pfälzerwald (Palatinat du Sud).

Localisation exacte : Kreis de la Südliche Weinstraße (SÜW), Wilgartswiesen.

Altitude maximale du lieu (sommet) : 377 mètres.

Période des captures : septembre 2014, tout début de la saison automnale.

Conditions météo rencontrées : beau temps, assez chaud et bien sec.

Centres d'intérêt particuliers de la balade :

#   site équipé et conventionné, pour la pratique de l'escalade sportive,

#   reproduction et nidification du rapace du faucon pèlerin (Wanderfalke),

#   hauteur maximale en un seul tenant, de 74 mètres (record du Palatinat ! ),

#   depuis le sommet : exceptionnel panorama sur la vallée de Wilgartswiesen,

#   via la crête du Großer Rauhberg : accès possible au proche Rauhbergpfeiler.

UN PANORAMA PERCUTANT SUR LE TRIFELSLAND

La partie sommitale du Bavariafels, excessivement aérienne, exposée, s'accède uniquement par grimpette, depuis l'extrémité Ouest (hors-piste pur et dur ! ). Une petite dalle gréseuse dénudée, intégralement dégagée, y ménage un inattendu et très impressionnant panorama ... En effet, ledit panorama plonge vertigineusement sur la grande vallée de la Queich, l'axe routier reliant Landau et Pirmasens entre elles, la célèbre B10, ainsi que sur la bourgade champêtre de Wilgartswiesen. Ce charmant village est localisé à environ mi-distance, entre Annweiler-am-Trifels à l'Est et Hauenstein à l'Ouest. Au Nord de Wilgartswiesen, se situe le nouveau quartier résidentiel dénommé Am Vorixel ; celui-ci est dominé par les sauvages pitons de varappe du Kuhfels et de l'Eselsfels. Au Nord-Est, la vue du Bavariafels porte sur les hauteurs encadrant Annweiler : l'Almersberg, l'Adelberg, le Hohenberg et surtout, le château-fort du Trifels. Beaucoup de ces sommets, dépassent la barre des 500 mètres d'altitude. Au Sud-Est, la vue du Bavariafels s'étend sur les hauteurs boisées de Lug et de Spirkelbach : les massifs du Höllenberg et du Rindsberg. Au cap plein Sud enfin, le Bavariafels fait un face-à-face romantique, inoubliable, sur l'imposant Spirkelbacher Rauhberg ... À ne surtout pas manquer donc, sous réserve de ne pas avoir le vertige et d'être un peu aventurier et courageux, amateur de hors-piste et de nature sauvage et préservée !